Saviez-vous que 27 900 personnes ont reçu un diagnostic de cancer de la prostate en 2024, soit près de 22 % de tous les cas de cancer chez les hommes au Canada? Heureusement, il existe des tests de dépistage qui permettent de détecter ce type de cancer à ses débuts!
Apprenez-en davantage sur les méthodes de dépistage du cancer de la prostate, leur fiabilité et leur utilité au quotidien.
Le cancer de la prostate est le type de cancer le plus fréquent chez les Canadiens, touchant environ 1 homme sur 8 au cours de sa vie.
Pourquoi le dépistage de la prostate est-il important?
Les tests de dépistage du cancer de la prostate sont essentiels, car ils permettent de détecter la maladie à un stade précoce, souvent avant l’apparition des symptômes, ce qui augmente les chances de guérison et réduit les risques de complications graves. Les hommes de 50 ans ou plus ont donc tout intérêt à en parler à leur médecin.
Bien qu’ils permettent de détecter la maladie plus tôt, les tests de dépistage comportent toutefois certaines limites. Un résultat positif ne mène pas toujours à un diagnostic de cancer. Il peut constituer une fausse alerte et entraîner des examens ou des traitements inutiles. C’est pourquoi la décision de procéder à un test de dépistage doit toujours être prise de concert avec un(e) professionnel(le) de la santé.
Comment se déroule un test de dépistage du cancer de la prostate?
Il existe 2 types de tests qui permettent d’évaluer la santé de la prostate et de repérer certaines anomalies.
⬩ Test de l’APS
Ce test prend la forme d’une simple analyse sanguine qui ne demande aucune préparation particulière. Il permet de mesurer le taux d’antigène prostatique spécifique (APS), une protéine sécrétée par les cellules de la prostate.
Un taux élevé d’APS dans le sang peut indiquer la présence d’un cancer, ce qui explique l’intérêt de ce test. Toutefois, le taux d’APS n’est pas spécifique au cancer. Ainsi, un résultat élevé peut aussi indiquer d’autres problèmes, comme une inflammation de la prostate (prostatite) ou une hypertrophie bénigne de la prostate (HBP). Il arrive aussi que des hommes atteints d’un cancer de la prostate présentent des taux d’APS considérés comme normaux.
À partir de quel taux d’APS faut-il s’inquiéter?
Le taux d’APS est généralement considéré comme normal lorsqu’il est inférieur à 4 ng/ml dans le sang. Toutefois, il varie selon l’âge : il est habituellement inférieur à 2,5 ng/ml avant l’âge de 50 ans et peut atteindre 6,5 ng/ml chez les hommes de plus de 70 ans. Un résultat supérieur à 4 ng/ml justifie une consultation chez un(e) urologue, mais n’indique pas nécessairement la présence d’un cancer.
⬩ Toucher rectal
Le toucher rectal est généralement la première méthode employée pour détecter le cancer de la prostate. Réalisé par un(e) médecin, cet examen physique de la prostate par le rectum est fort simple et cause peu d’inconfort. Après avoir inséré un doigt ganté et lubrifié dans le rectum, le ou la médecin palpe la prostate, à travers la paroi rectale, afin de détecter des masses ou d’autres anomalies pouvant suggérer la présence d’un cancer.
Bien que ce test ne soit pas parfait (notamment parce qu’il ne permet pas de tâter toute la prostate), il demeure toutefois très utile, car il permet de vérifier la zone où se développent la plupart des cancers de la prostate. De plus, il permet parfois de détecter un cancer même quand le taux d’APS est considéré comme normal.
Quel est le meilleur test de dépistage du cancer de la prostate?
Le test de l’APS associé au toucher rectal par un(e) médecin demeure la méthode de référence recommandée par les autorités médicales. Cette approche combinée permet une meilleure fiabilité dans la détection des anomalies prostatiques.
D’autres tests, comme l’échographie transrectale et la biopsie de la prostate, peuvent aussi être nécessaires pour établir le diagnostic.
Comment se préparer à un test de dépistage du cancer de la prostate?
Quelques précautions simples peuvent optimiser la fiabilité des résultats de votre examen de la prostate. La préparation varie selon le type de test, mais reste généralement peu contraignante. Assurez-vous de suivre les recommandations de votre professionnel(le) de santé, qui adaptera les instructions à votre situation personnelle.
⬩ Test de l’APS
Il est recommandé d’éviter d’avoir une éjaculation, de faire du vélo ou d’effectuer un effort physique intense dans les 48 heures précédant l’analyse sanguine, car ces activités peuvent temporairement augmenter le taux d’APS, ce qui pourrait fausser les résultats.
⬩ Toucher rectal
Aucune préparation particulière n’est nécessaire. L’examen est rapide (il dure environ 30 secondes) et peut être réalisé lors d’une simple consultation avec votre médecin.
⬩ Tests complémentaires
Le ou la médecin peut prescrire un lavement rectal et la prise d’antibiotiques pour prévenir les infections (1 ou 2 doses) en préparation d’une biopsie ou d’une échographie transrectale.
Informez toujours votre médecin des médicaments et des suppléments que vous prenez, car certains peuvent influencer les résultats des tests.
Peut-on vérifier sa prostate soi-même?
L’autoexamen de la prostate n’est pas recommandé. Il est préférable de consulter un médecin dès l’apparition des premiers symptômes du cancer de la prostate.
Quels sont les premiers symptômes du cancer de la prostate?
Le cancer de la prostate peut rester silencieux jusqu’à un stade avancé. En effet, cette maladie ne provoque généralement pas de symptômes au début de son évolution, ce qui explique l’importance d’un dépistage préventif. Les signes apparaissent généralement lorsque la tumeur grossit et commence à exercer une pression sur les organes environnants, notamment l’urètre.
L’augmentation du volume de la prostate joue un rôle déterminant dans l’apparition des symptômes. Quand la prostate devient trop volumineuse, elle comprime l’urètre, ce qui entraîne des troubles urinaires.
Voici les principaux signes à surveiller :
- besoin fréquent d’uriner, surtout la nuit;
- difficulté à commencer à uriner;
- jet d’urine faible ou interrompu;
- présence de sang dans l’urine (hématurie) ou dans le sperme (hémospermie);
- douleur ou sensation de brûlure en urinant;
- douleurs ou raideurs persistantes au niveau du dos, des hanches et du bassin;
- douleur lors de l’éjaculation;
- fatigue inexpliquée;
- perte de poids importante.
Ces symptômes peuvent aussi être liés à d’autres affections bénignes, comme une hypertrophie bénigne de la prostate, mais leur persistance justifie toujours une consultation médicale.
N’attendez pas de consulter un(e) médecin si ces signes apparaissent, même s’ils semblent mineurs. Un dépistage précoce peut jouer un rôle déterminant dans la prise en charge de cette maladie.
À quel âge faut-il faire un test de dépistage du cancer de la prostate?
Il est recommandé d’en parler avec un(e) professionnel(le) de la santé dès 50 ans, puisque le risque de développer un cancer de la prostate augmente significativement à partir de cet âge. Le dépistage n’est toutefois pas systématique : une discussion avec votre médecin ou votre pharmacien(ne) est requise pour évaluer les avantages et les limites des tests disponibles, en fonction de votre état de santé global, de vos préférences et de vos antécédents médicaux.
Le dépistage peut être envisagé plus tôt, dès l’âge de 45 ans, pour les hommes présentant des facteurs de risque de développer un cancer de la prostate.
Quels sont les facteurs de risque du cancer de la prostate?
En plus de l’âge, il existe d’autres facteurs de risque du cancer de la prostate à surveiller.
- Les antécédents familiaux. Le risque de développer un cancer de la prostate est plus élevé chez les personnes dont un parent au premier degré en a déjà été atteint.
- L’origine ethnique. Selon la Société canadienne du cancer, les hommes d’origine africaine ou caribéenne présentent près de deux fois plus de risques de développer un cancer de la prostate.
- Les mutations génétiques. Certaines anomalies héréditaires, notamment des gènes BRCA1, BRCA2 ou HOXB13, peuvent augmenter le risque de cancer de la prostate.
- L’obésité. Un excès de poids peut favoriser une évolution plus agressive de la maladie.
- Les mauvaises habitudes alimentaires. Une consommation trop importante de graisses animales est considérée comme un facteur aggravant.
- L’exposition à certains produits chimiques. L’exposition à certains produits chimiques, comme les pesticides, peut aussi accroître le risque.
Une surveillance accrue est recommandée chez les hommes présentant plusieurs de ces facteurs de risque.
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