Souvent confondue avec le stress ou l’épuisement, l’Alzheimer précoce bouleverse le quotidien d’au moins 28 000 personnes au Canada et représente entre 2 et 8 % de tous les cas de troubles neurocognitifs au pays.

Découvrez comment reconnaître les signes, comprendre l’évolution de la maladie et mieux vivre avec cette forme d’Alzheimer au quotidien.

Qu’est-ce que l’Alzheimer précoce?

L’Alzheimer précoce, aussi appelé trouble neurocognitif à début précoce, est une forme d’Alzheimer affectant les personnes âgées de 18 à 64 ans. Malheureusement, cette forme de la maladie touche des individus qui sont généralement encore actifs professionnellement ou qui ont des responsabilités familiales importantes.

Les effets sur la vie professionnelle et familiale sont souvent lourds, mais comprendre la maladie et obtenir un diagnostic précoce permet d’accéder aux bonnes ressources et de maintenir une meilleure qualité de vie.

À quel âge peut-on développer un Alzheimer précoce?

Bien que l’Alzheimer précoce puisse théoriquement toucher des personnes dès l’âge de 18 ans, la majorité des cas se manifestent entre 50 et 64 ans. Les cas de moins de 40 ans restent exceptionnels et sont souvent liés à des mutations génétiques héréditaires spécifiques.

Comment détecter ou diagnostiquer l’Alzheimer précoce?

Les signes de l’Alzheimer précoce ressemblent à ceux de l’Alzheimer classique, mais on les attribue souvent à tort au stress, à la fatigue ou au surmenage professionnel, ce qui en retarde le diagnostic et la prise en charge.

En effet, cette forme d’Alzheimer est souvent détectée plus tard, car les symptômes sont attribués à d’autres causes chez les personnes plus jeunes. Il importe donc de surveiller les signes pour assurer une prise en charge plus rapide de la maladie.

Quelques signes à surveiller

• Des pertes de mémoire récentes : l’oubli d’événements récents ou de rendez-vous importants, la répétition des mêmes questions ou la perte régulière d’objets personnels deviennent des situations fréquentes qui dépassent les simples distractions du quotidien.
• Des difficultés à exécuter des tâches familières : préparer les repas, gérer son budget ou utiliser des appareils du quotidien peut devenir compliqué, même si de telles tâches sont maîtrisées depuis des années.
• Des changements d’humeur et de personnalité : des sautes d’humeur inhabituelles, de l’anxiété, de l’apathie ou des comportements inappropriés peuvent apparaître. La personne peut sembler différente de celle qu’on connaissait.
• Une désorientation dans le temps ou l’espace : se perdre dans des lieux familiers, confondre les dates ou ne plus reconnaître les saisons font partie des signes qui doivent alerter l’entourage.
• Des troubles de langage et de communication : chercher ses mots, utiliser des termes inappropriés ou avoir du mal à suivre une conversation deviennent des défis quotidiens qui isolent progressivement la personne.

Comment évolue la maladie (les 3 principaux stades de l’Alzheimer)?

L’Alzheimer précoce évolue généralement selon trois stades distincts, chacun comportant ses propres défis.

1. Le stade léger : la personne reste autonome, mais commence à rencontrer des difficultés avec les tâches complexes. Elle peut encore travailler dans un milieu adapté à sa situation.
2. Le stade modéré : de l’aide devient nécessaire dans plusieurs activités quotidiennes. La personne a besoin de supervision et ne peut généralement plus travailler.
3. Le stade avancé : une assistance complète est requise pour tous les aspects de la vie quotidienne pour assurer la sécurité et la prise en charge de la personne.

Quelles sont les causes de l’Alzheimer au stade précoce?

La génétique joue un rôle plus important dans l’Alzheimer précoce que dans sa forme plus tardive. En effet, certaines mutations génétiques héréditaires peuvent considérablement augmenter le risque de développer la maladie avant l’âge de 65 ans.

Il existe également d’autres facteurs pouvant contribuer au développement de l’Alzheimer précoce :

• des antécédents familiaux d’Alzheimer ou d’autres troubles neurocognitifs;
• certaines maladies chroniques comme le diabète ou l’hypertension;
• des traumatismes crâniens répétés;
• des facteurs environnementaux.

Pourquoi un diagnostic précoce est-il important?

Obtenir un diagnostic rapidement est la clé pour assurer le meilleur traitement possible de l’Alzheimer précoce. D’abord, cela permet d’exclure d’autres causes possibles des symptômes, comme une dépression, des carences vitaminiques ou des problèmes thyroïdiens.

L’examen clinique comprend généralement :

• des tests cognitifs pour évaluer la mémoire et d’autres fonctions;
• des examens d’imagerie cérébrale (IRM ou tomodensitométrie);
• des analyses sanguines pour éliminer d’autres causes;
• une évaluation neuropsychologique approfondie.

Un diagnostic précoce permet aussi de mieux planifier l’avenir, pendant que la personne peut encore participer aux décisions importantes (arrangements financiers, directives médicales anticipées, organisation du soutien familial, etc.). On donne ainsi à la personne du pouvoir sur sa propre vie.

Les traitements disponibles

Bien qu’on ne puisse pas guérir l’Alzheimer précoce, il existe plusieurs approches pour ralentir la progression de la maladie et améliorer la qualité de vie.

Approches médicamenteuses

Certains médicaments peuvent temporairement stabiliser ou ralentir le déclin cognitif chez les personnes atteintes d’Alzheimer. Ces traitements ne peuvent pas inverser les dommages déjà présents au cerveau, mais peuvent offrir un répit précieux et maintenir les capacités fonctionnelles plus longtemps.

Approches non médicamenteuses

Les thérapies complémentaires jouent un rôle tout aussi important que les médicaments dans la prise en charge de l’Alzheimer précoce. Pensons ici à des approches comme :

• la stimulation cognitive par des activités adaptées au stade de la maladie;
• l’ergothérapie pour maintenir l’autonomie dans les activités quotidiennes;
• l’activité physique régulière, adaptée aux capacités de la personne;
• le soutien psychologique pour la personne atteinte et ses proches;
• des programmes de jour spécialisés offrant stimulation et socialisation;
• la musicothérapie et l’art-thérapie, qui peuvent améliorer l’humeur et réduire l’anxiété.

Ces approches combinées permettent de maintenir les capacités le plus longtemps possible et d’améliorer le bien-être général de la personne atteinte d’Alzheimer.

Des associations et des ressources de soutien pour vous aider

Personne ne devrait affronter l’Alzheimer seul. Un réseau de soutien solide est essentiel. Découvrez quelques ressources offertes pour soutenir et outiller les personnes atteintes d’Alzheimer ainsi que leurs proches.

• La Société Alzheimer offre des programmes adaptés aux personnes atteintes et à leurs familles, incluant des groupes de soutien spécifiques.
• La ligne Info-Santé (811) est accessible jour et nuit pour répondre à vos questions, vous conseiller et vous orienter vers les ressources appropriées.
• Des programmes de répit permettent aux proches aidants de prendre une pause bien méritée.
• L’Appui pour les proches aidants propose des services adaptés aux réalités des familles touchées par l’Alzheimer.

Sans oublier l’apport de votre pharmacien(ne)

Votre pharmacien(ne) Brunet joue aussi un rôle clé pour accompagner les personnes atteintes d’Alzheimer et leurs proches avec expertise et compassion. Proposant un service accessible et confidentiel, votre pharmacien(ne) peut notamment vous aider à comprendre vos traitements, prévenir les interactions médicamenteuses et vous soutenir dans la gestion quotidienne des symptômes de l’Alzheimer.

Vous n’êtes pas seul(e)

Avec un diagnostic précoce, les bonnes solutions de traitement et un solide réseau de soutien, il est possible de maintenir une qualité de vie et de continuer à vivre de précieux moments avec ses proches malgré l’Alzheimer.

Vous vous inquiétez pour vous ou pour un proche? N’hésitez pas à demander de l’aide : c’est le premier pas pour obtenir le soutien dont vous avez besoin!

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Dernière mise à jour le 10 juillet 2025