Les symptômes de la dépression touchent environ 5,7 % des adultes à l’échelle mondiale, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Mal comprise, cette maladie affecte profondément la santé mentale et le quotidien des personnes atteintes, mais elle reste traitable. Mieux comprendre ses signes est une étape cruciale pour retrouver un mieux-être. Nous vous aidons à y voir plus clair sur les principaux symptômes, autant psychologiques que physiques.
Définition de la dépression et symptômes psychologiques
La dépression se manifeste par une tristesse persistante qui s’installe sans raison apparente et pèse lourdement au quotidien. Cette tristesse s’accompagne souvent d’un profond découragement, comme si aucune solution n’était envisageable. Ces émotions, bien qu’intenses, ne sont pas définitives : avec le bon accompagnement, elles peuvent s’apaiser.
Un signe révélateur est la perte d’intérêt pour les activités autrefois appréciées. Ce n’est pas un manque de volonté, mais bien un symptôme de la maladie qui modifie la perception du plaisir. La difficulté à se concentrer sur une tâche ou le simple fait de prendre des décisions peut vite devenir difficile. L’irritabilité, l’anxiété, le sentiment de culpabilité, des pensées suicidaires et une image de soi négative complètent généralement ce tableau psychologique.
Les symptômes physiques de la dépression
La dépression agit sur le corps de façon importante. Une fatigue intense persiste même après une bonne nuit de sommeil, rendant difficiles les gestes quotidiens. Cet état de fatigue amène souvent à un manque d’énergie au quotidien. Les troubles du sommeil (la personne dort trop ou ne dort pas assez) tels que l’insomnie aggravent souvent cette fatigue.
Les troubles de l’appétit sont aussi des changements notables. Ils peuvent se traduire par une perte de poids (parfois supérieure à 5 % en un mois) ou par des excès alimentaires conduisant à une prise de poids. Des douleurs physiques inexpliquées, comme des maux de tête, des tensions musculaires ou des troubles digestifs (maux d’estomac) constituent souvent les premiers symptômes dépressifs. Ces douleurs peuvent s’accentuer avec la diminution de luminosité en automne et en hiver. À tout cela vient s’ajouter aussi très souvent une diminution ou une perte d’intérêt sexuel.
Quels sont les types de dépression?
♦ Dépression majeure (trouble dépressif majeur)
Le trouble dépressif majeur se caractérise par des symptômes qui persistent au moins deux semaines et qui affectent grandement le fonctionnement au quotidien d’une personne. C’est la forme la plus courante, marquée par une tristesse profonde, une perte d’intérêt et une difficulté à gérer le quotidien. Selon l’OMS, c’est la première cause d’incapacité (difficulté à travailler ou à gérer son quotidien) dans le monde.
♦ Dépression saisonnière
La dépression saisonnière apparaît généralement au début de la saison automnale et se dissipe au printemps. Les symptômes reviennent toujours au même moment chaque année. Ce type de dépression est lié au manque de lumière naturelle et se manifeste par une fatigue intense, des troubles du sommeil et une envie accrue de sucre. La luminothérapie constitue un traitement efficace pour 60 à 80 % des cas.
♦ Dépression post-partum et baby blues
La dépression post-partum se distingue du baby blues, qui touche entre 50 et 80 % des mères au cours des 6 mois suivant l’accouchement et disparaît rapidement. Plus grave et persistante, la dépression post-partum affecte entre 10 et 20 % des femmes dans l’année suivant la naissance et s’accompagne de symptômes comme la tristesse intense, l’anxiété et des difficultés d’attachement au bébé.
♦ Dépression bipolaire
Dans la dépression bipolaire, on passe par des phases de déprime, mais aussi par des moments où l’on se sent surexcité (c’est ce qu’on appelle la manie). Ce qui est particulier, c’est que ces changements d’humeur sont très forts et durent longtemps. Ces moments ressemblent à une dépression classique, mais il faut un traitement adapté à ces hauts et ces bas afin de mieux stabiliser l’humeur.
Dépression ou anxiété : comment faire la différence?
♦ Les symptômes communs
Bien que distinctes, la dépression et l’anxiété partagent plusieurs manifestations qui peuvent brouiller notre compréhension : trouble du sommeil, fatigue persistante, difficultés de concentration et tendance au repli social. Cette similitude explique pourquoi ces deux troubles sont souvent confondus ou peuvent coexister. Dans certains cas, l’anxiété précède la dépression, bien que l’inverse soit également possible.
♦ Les différences majeures
L’anxiété se caractérise principalement par une inquiétude excessive tournée vers l’avenir, une agitation constante et une hypervigilance émotionnelle. Les crises de panique, avec leurs manifestations physiques intenses (palpitations, souffle court), sont propres aux troubles anxieux. La dépression, quant à elle, se distingue par une tristesse profonde et durable, une perte d’intérêt pour les activités autrefois plaisantes et un sentiment d’abattement orienté vers le présent ou le passé.
♦ Quand consulter?
Si vous sentez que ces symptômes durent depuis plus de deux semaines et qu’ils nuisent à votre quotidien, c’est le signe qu’il est temps de demander de l’aide. N’attendez pas que la situation s’aggrave. Un(e) professionnel(le) saura poser le bon diagnostic et vous proposer un accompagnement adapté pour vous aider à remonter la pente.
Quels sont les différents niveaux et phases de la dépression?
Pour vous aider à y voir plus clair, nous vous présentons les principales phases de la dépression et ses différents niveaux de sévérité (dépression légère, modérée ou sévère). Avoir ces repères en tête peut vous aider à reconnaître les premiers signes, chez vous ou chez un proche, et à consulter au besoin.
Les 5 phases de la dépression
L’évolution d’un épisode dépressif suit généralement 5 phases distinctes, mais le parcours peut varier pour chaque personne ou se présenter dans un ordre différent :
- Phase préliminaire : apparition progressive des premiers signes (fatigue, changements d’humeur);
- Phase d’installation : intensification des symptômes, modification du fonctionnement général;
- Phase aiguë : manifestation complète des symptômes avec grande souffrance (dure généralement de 4 à 6 mois);
- Phase de rémission partielle : amélioration progressive sous traitement;
- Phase de guérison : retour à l’équilibre, avec vigilance face aux risques de rechute.
Niveaux de sévérité
On distingue trois niveaux de sévérité qui déterminent la prise en charge :
- Dépression légère : présence de symptômes, mais fonctionnement général préservé et impact limité sur la vie quotidienne;
- Dépression modérée : perturbation significative des activités habituelles, souffrance psychique marquée;
- Dépression sévère : détérioration importante du fonctionnement, risque accru de pensées suicidaires, parfois perte d’autonomie.
Épisode dépressif : durée et impact
Un épisode dépressif est diagnostiqué lorsque les symptômes persistent pendant au moins 2 semaines. Sans traitement, sa durée moyenne est de 4 à 6 mois, mais peut varier considérablement. L’impact sur le fonctionnement quotidien dépend de la sévérité et de la prise en charge. Plus l’intervention est rapide, plus les chances de rétablissement complet sont élevées.
Signes de dépression chez les femmes et les hommes
♦ Chez les femmes
Les femmes présentent généralement des symptômes « internes » plus visibles. Elles expriment davantage la tristesse, l’anxiété et la culpabilité, et sont plus enclines à pleurer fréquemment. Cette expression émotionnelle, socialement plus acceptée chez les femmes, facilite souvent le diagnostic. Leur statut social ou des périodes de vulnérabilité comme la grossesse peuvent également influencer l’apparition des symptômes. Selon les résultats de recherche publiés en août 2025 par la revue scientifique Nature communications, les femmes seraient génétiquement plus exposées aux risques de troubles dépressifs que les hommes.
♦ Chez les hommes
Chez les hommes, la dépression se manifeste différemment et est parfois qualifiée de « dépression masculine ». Elle s’exprime souvent par des symptômes « externes » : irritabilité, colère, hostilité et comportements à risque. Ces derniers incluent la consommation excessive d’alcool ou de drogues, l’impulsivité ou le retrait social. Ce masque comportemental, lié au statut social attendu, retarde fréquemment le diagnostic. Selon l’Institut national de santé publique du Québec, le taux de suicide est jusqu’à 3 fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes.
Test de dépistage : comment savoir si l’on fait une dépression?
Tests en ligne et questionnaires
Les tests en ligne peuvent constituer une première étape pour évaluer vos symptômes, mais ne remplacent jamais un diagnostic par un(e) professionnel(le) de la santé. Deux questionnaires scientifiquement validés sont couramment utilisés :
- Échelle HAD (Hospital Anxiety and Depression) : ce questionnaire de 14 éléments évalue à la fois l’anxiété et la dépression. Un score supérieur à 8 sur l’échelle de dépression peut suggérer un trouble dépressif.
- PHQ-9 (Patient Health Questionnaire) : cet outil de 9 questions basé sur les critères diagnostiques officiels évalue la sévérité des symptômes dépressifs. Il faut environ 2 à 5 minutes pour le remplir.
Ces outils peuvent également aider à cerner des troubles associés, comme l’anxiété ou les crises de panique, souvent liés à la dépression.
Diagnostic professionnel : les étapes clés
Pour un diagnostic fiable, consultez un(e) professionnel(le) de la santé qui procédera par étapes :
- Évaluation des symptômes persistants sur au moins deux semaines;
- Analyse de l’intensité et de l’impact sur votre fonctionnement quotidien;
- Examen médical pour écarter d’autres causes possibles (problèmes thyroïdiens, effets secondaires de médicaments);
- Évaluation du niveau de sévérité (dépression légère, modérée ou sévère);
- Proposition d’un plan de traitement personnalisé.
Un(e) médecin généraliste peut réaliser cette première évaluation avant de vous orienter, si nécessaire, vers un(e) psychiatre ou psychologue pour une prise en charge adaptée.
Qui consulter et quels traitements pour la dépression?
Les professionnel(le)s de la santé
Face à la dépression, différents professionnel(le)s peuvent vous accompagner selon vos besoins :
- Médecin de famille : c’est la première personne qui évalue la situation, exclut d’autres causes médicales (telles que des troubles thyroïdiens) et oriente les patient(e)s vers des spécialistes. Votre médecin peut aussi prescrire des traitements si nécessaire.
- Psychiatre : c’est un(e) médecin spécialisé(e) pouvant proposer une prise en charge médicamenteuse adaptée et coordonner le suivi global.
- Psychologue/psychothérapeute : ces spécialistes proposent différentes formes de psychothérapie pour comprendre et transformer les mécanismes en jeu dans la dépression.
- Associations et lignes d’écoute : des services gratuits tels que Suicide.ca ou des lignes téléphoniques comme le 1 866 APPELLE (277-3553) offrent un soutien anonyme et des renseignements pratiques, particulièrement utiles en période de crise.
|
Thérapie |
Durée moyenne |
Efficacité |
|---|---|---|
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Thérapie cognitive et comportementale (TCC) |
8 à 16 séances |
Très efficace pour les dépressions légères à modérées, équivalente aux antidépresseurs |
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Thérapie interpersonnelle |
12 à 16 séances |
Particulièrement adaptée aux problèmes relationnels liés à la dépression |
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Psychothérapie analytique |
6 mois à plusieurs années |
Efficace pour explorer les causes profondes et prévenir les rechutes |
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Antidépresseurs (inhibiteurs de recapture de la sérotonine) |
6 à 24 mois selon les cas |
Efficaces pour 65 % des patients après 8 semaines de traitement |
|
Sessions quotidiennes de 30 min |
Très efficace pour la dépression saisonnière |
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Activité physique régulière |
3 à 5 séances/semaine |
Complément thérapeutique reconnu pour améliorer l’humeur et réduire l’anxiété |
La combinaison de psychothérapie et de traitement médicamenteux offre souvent les meilleurs résultats, particulièrement dans les cas de dépression modérée à sévère.
Comment aider une personne en dépression?
Soutenir une personne atteinte de dépression demande patience et compréhension. Voici comment vous pouvez concrètement l’aider :
- Soyez là, sans juger;
- Encouragez-la à consulter un(e) professionnel(le) et proposez-lui de l’accompagner aux rendez-vous;
- Aidez-la à réaliser les petites tâches quotidiennes si nécessaire;
- Restez patient(e) : la guérison prend du temps;
- En cas de pensées suicidaires ou de comportements mettant à risque la vie de la personne, contactez immédiatement les services d’urgence ou la ligne Info-Santé 811.
Soutien au quotidien
Lorsque vous soutenez une personne dont l’humeur est dépressive, préservez également votre propre équilibre mental. Accordez-vous des moments de ressourcement et fixez des limites afin de ne pas affecter votre vie personnelle. N’hésitez pas à rejoindre un groupe de soutien pour les proches ou à consulter vous-même si la situation devient trop lourde à porter.
Faire le premier pas : se relever et prendre soin de soi
La dépression est une épreuve difficile, mais on peut s’en sortir. Si vous reconnaissez ces signes chez vous ou un proche, n’attendez pas pour demander de l’aide.
Pour prévenir les rechutes et maintenir votre bien-être, adoptez quelques stratégies essentielles :
- Une activité physique régulière qui améliore l’humeur et l’estime de soi;
- Un sommeil de qualité qui stabilise la santé mentale;
- Des techniques de gestion du stress comme la respiration abdominale face aux événements stressants.
Le saviez-vous? Votre pharmacien(ne) est là pour vous.
On n’y pense pas toujours, mais votre pharmacien(ne) propriétaire affilié(e) à Brunet est à l’écoute et demeure disponible pour vous aider. Vous pouvez lui parler facilement, en toute confidentialité. Il ou elle peut vous écouter, vous communiquer des renseignements fiables et vous orienter vers la bonne personne. C’est souvent le premier pas qui pourra grandement vous aider.
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Dernière mise à jour le 26 novembre 2025
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