Vous êtes rendue au début de votre ménopause et plusieurs symptômes vous dérangent. Vous avez entendu parler du traitement à l’aide d’hormones, mais vous vous demandez s’il constitue une bonne solution, car il demeure controversé. Que faire? On jette un coup d’œil sur la question!

Un regard sur les hormones
Nombreuses sont les femmes qui redoutent l’arrivée de la ménopause et les symptômes qui y sont liés. En effet, cette période de la vie est accompagnée de changements importants sur les plans psychologique et corporel. Le traitement à l’aide d’hormones peut alors devenir une solution intéressante pour soulager les symptômes de la ménopause. Cependant, l’utilisation des hormones n’est pas appropriée chez toutes les femmes. Il importe donc de faire un choix judicieux!
À quel âge la ménopause apparaît-elle?
La ménopause survient généralement entre 45 et 55 ans, avec une moyenne autour de 51 ans. Elle se définit par l’arrêt des règles depuis au moins 12 mois consécutifs.
Qu’est-ce que la périménopause?
La périménopause est la période précédant la ménopause. Elle se caractérise souvent par des signes comme les cycles de menstruation irréguliers, des bouffées de chaleur ou des troubles du sommeil ou de l’humeur.
Combien de temps dure la période de périménopause?
La période de transition qui mène vers la ménopause peut durer entre 4 à 8 ans. L’intensité diminue souvent avec le temps, mais un suivi médical permet de mieux gérer cette étape et de préserver son bien-être au quotidien.
Quelles hormones chutent à la ménopause?
La ménopause survient à la suite d’une diminution progressive de la synthèse de deux hormones reproductrices, l’œstrogène et la progestérone. Il s’ensuit un arrêt de l’ovulation et donc la fin de la période de fertilité. De plus, divers symptômes peu agréables peuvent apparaître puisqu’une moins grande quantité d’œstrogène circule dans le corps.
Quelle hormone prendre à la ménopause?
Pour traiter les symptômes de la ménopause, on utilise donc des suppléments d’œstrogènes afin de compenser la diminution de leur production par le corps. Si l’utérus de la femme est toujours présent, on ajoute un supplément de progestérone. Ce traitement, nommé hormonothérapie, est administré :
- par voie orale (comprimés);
- par voie topique (timbre ou gel à appliquer sur la peau);
- par voie vaginale (comprimé, anneau ou crème).
Les hormones bio-identiques sont-elles aussi efficaces que les hormones naturelles produites par le corps humain?
Les traitements hormonaux bio-identiques peuvent aussi aider à soulager certains symptômes puisque leur composition reste la même que les hormones produites naturellement par le corps.
Bon à savoir : même si elles sont dites « naturelles », ces hormones demeurent des médicaments et doivent toujours être prescrites et suivies par un(e) professionnel(le) de la santé, car elles comportent aussi des risques et des contre-indications pour certaines femmes.
Quels sont les signes d’un manque d’œstrogène?
- Des bouffées de chaleur et des sueurs nocturnes : il s’agit souvent des premiers symptômes remarqués;
- Une sécheresse vaginale ou un inconfort intime;
- Des règles irrégulières ou absentes, selon la période de vie;
- Des troubles du sommeil, parfois liés aux sueurs nocturnes;
- Des sautes d’humeur, de l’irritabilité ou une baisse de moral;
- De l’anxiété ou de la fatigue;
- Une peau plus sèche et une perte d’élasticité, parfois accompagnée de cheveux plus fragiles;
- Des douleurs articulaires;
- Une baisse de la densité osseuse, qui peut augmenter le risque d’ostéoporose à long terme. Dans certains cas, les hormones peuvent être utilisées pour prévenir l’ostéoporose;
- Une baisse de la libido.
Bon à savoir : chaque personne peut vivre ces symptômes différemment, en intensité comme en fréquence. Si vous remarquez plusieurs de ces signes et qu’ils affectent votre qualité de vie, il est conseillé d’en parler à votre médecin ou à votre pharmacien(ne). Ils pourront vérifier si le manque d’œstrogène est en cause et proposer des solutions adaptées.
Quels sont les effets secondaires possibles de l’hormonothérapie?
Les hormones constituent actuellement une option de traitement valable pour les femmes ménopausées. Cependant, les résultats de recherches scientifiques publiées dans les dernières années ont jeté un doute quant à leur sécurité. En effet, les hormones pourraient augmenter légèrement le risque d’apparition de certaines maladies, notamment les suivantes :
- cancer du sein;
- embolie (formation de caillot au niveau d’un membre, des poumons ou du cerveau);
- maladies cardiovasculaires.
Depuis la publication de ces résultats, on a apporté certains ajustements à la prescription d’hormones, question de limiter les risques. Certaines règles sont maintenant généralement adoptées :
- Les hormones doivent être prescrites à la plus faible dose et pour la plus courte période possibles.
- Les hormones ne doivent plus être prescrites uniquement pour la prévention de maladies cardiovasculaires. En ce qui concerne la prévention de l’ostéoporose, la prise d’hormones doit être évaluée en regard des autres traitements disponibles.
Bref, les hormones, c’est pour qui?
L’hormonothérapie peut être indiquée et efficace dans les cas où les symptômes de la ménopause sont sévères, c’est-à-dire lorsqu’ils ne sont pas soulagés par des mesures non médicamenteuses et nuisent aux activités quotidiennes. Cependant, les hormones ne peuvent pas être prescrites dans certains cas :
- allergie aux hormones;
- antécédents de cancer du sein ou d’endométriose;
- maladie du foie;
- saignements utérins anormaux;
- antécédents de caillots;
- antécédents de maladies cardiovasculaires (accident vasculaire cérébral (AVC), infarctus, etc.);
- migraines;
- trouble de la coagulation;
- grossesse;
- perte visuelle consécutive à une maladie des vaisseaux sanguins des yeux.
De plus, les fumeuses ne sont pas de bonnes candidates à l’hormonothérapie puisque leur risque d’événements cardiovasculaires est augmenté.
Cela ne veut pas dire que l’hormonothérapie ne doit plus être utilisée. Cela signifie seulement qu’il faut bien peser le pour et le contre quant à son utilisation pour chaque personne. Dans les cas où les bienfaits sur le plan du soulagement des symptômes est grand et que le risque pour la santé est faible, il est justifié d’utiliser un tel traitement.
Bon à savoir : afin de déterminer si le traitement à l’aide d’hormones vous convient, votre médecin vous posera des questions sur vos symptômes, vos antécédents médicaux et les médicaments que vous prenez. Il ou elle pourra ainsi évaluer les risques et les bénéfices d’un traitement hormonal et prendre une décision favorable à votre santé. Sachez que la décision finale de recourir ou non à des hormones de remplacement vous appartient.
Comment choisir un traitement pour les effets de la ménopause?
Si votre médecin juge que les hormones représentent une option de traitement pour vous, il ou elle devra alors choisir la voie d’administration la mieux adaptée. L’utilisation d’hormones par la voie cutanée a l’avantage de diminuer le risque cardiovasculaire. Cette voie d’administration est donc considérée comme étant plus sécuritaire chez les personnes présentant un risque de maladies cardiovasculaires. Par ailleurs, si vous souffrez d’un symptôme plus local, comme la sécheresse vaginale, les hormones administrées par voie vaginale seront privilégiées.
La prise d’hormones de remplacement peut entraîner certains effets secondaires. Votre pharmacien(ne) est bien placé(e) pour vous expliquer les effets auxquels vous pouvez vous attendre, en plus de pouvoir vous conseiller sur la meilleure façon de prendre votre médicament.
Pour résumer, les hormones ont encore leur place dans l’arsenal de traitement des symptômes de la ménopause. Utilisées correctement, elles peuvent être d’un grand secours pour les femmes aux prises avec des symptômes sévères et améliorer considérablement leur qualité de vie. Il faut toutefois peser le pour et le contre pour chaque femme avant d’amorcer un tel traitement. L’information est donc votre meilleure alliée pour prendre une décision concernant l’hormonothérapie, car une femme avertie en vaut deux!