Talking about suicide opens the door to listening, support, and hope. Sometimes a word, sincere gesture, or caring conversation is all it takes to start a dialogue about suicide and promote good mental health.
Learn how to initiate the conversation and discover resources to support your loved ones and help them feel better.
Oser parler du suicide peut sauver des vies
Selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), environ 3 personnes s’enlèvent la vie chaque jour dans la province, ce qui fait du suicide un enjeu majeur de santé publique.
Malgré ce constat, la stigmatisation entourant la santé mentale et les idées suicidaires demeure forte. Trop de gens hésitent à exprimer leur détresse par peur de « déranger », ou d’être jugés ou incompris. De plus, bon nombre de personnes n’osent pas aborder le sujet avec leurs proches. Ils hésitent à en parler par crainte du jugement ou par peur de raviver leur souffrance et leurs idées noires. Pourtant, ouvrir le dialogue et écouter avec bienveillance permet d’ouvrir un espace sécurisant, de diminuer le sentiment d’isolement et de favoriser la recherche d’aide.
Comme les problèmes de santé mentale chez les jeunes sont en hausse, il est particulièrement important d’aborder le sujet avec eux.
Quelle est la bonne façon d’en parler?
Parler du suicide n’est jamais simple, mais c’est souvent un premier pas crucial pour briser le silence et offrir du soutien.
Vous éprouvez de l’inquiétude pour un(e) proche? Voici quelques pistes pour bien amorcer la conversation :
- Choisissez un moment calme et un endroit propice à la discussion
- Exprimez vos inquiétudes avec bienveillance
- Posez des questions ouvertes pour inviter au dialogue
- Écoutez sans juger, interrompre ou chercher à donner des solutions toutes faites
- Rappelez à la personne qu’elle n’est pas seule, que vous l’aimez et que vous êtes là pour elle
Comment en parler aux jeunes (enfants et ados)?
Les jeunes, particulièrement les adolescent(e)s, vivent souvent des défis particuliers qui nécessitent une approche adaptée.
En plus des conseils précédents, voici d’autres bonnes pratiques pour aborder ce sujet délicat avec les jeunes :
- Ne dévalorisez pas leurs émotions et ne minimisez pas leur détresse
- Acceptez-les sans jugement, quels que soient leurs problèmes ou leurs différences
- Aidez-les à reconnaître et à nommer leurs émotions
- Créez un climat de confiance où les jeunes se sentent libres d’exprimer leur souffrance
- Encouragez-les à découvrir de nouvelles passions et activités
- Parlez-leur de votre vécu et de vos propres expériences de vie
- Orientez-les au besoin vers des ressources spécialisées
Des signes avant-coureurs à surveiller
Reconnaître les signaux d’alerte au plus tôt est essentiel pour prévenir le passage à l’acte et orienter la personne vers de l’aide appropriée. Les signes avant-coureurs du suicide sont parfois subtils, mais il ne faut jamais les prendre à la légère : mieux vaut agir par précaution que de regretter de ne pas l’avoir fait!
Voici quelques indices à surveiller :
- Un isolement social soudain ou progressif
- Une perte d’intérêt pour des activités que la personne aime habituellement
- Des propos liés au désespoir, à l’inutilité ou à la mort
- Une irritabilité inhabituelle ou une anxiété accrue
- Des changements marqués dans les habitudes de sommeil ou d’appétit
- Une hygiène personnelle négligée
- Des problèmes de dépendance à l’alcool ou aux drogues
- Le don d’objets personnels sans raison apparente
Les signes avant-coureurs du suicide peuvent varier d’une personne à l’autre. L’important est de rester attentif aux changements soudains ou inhabituels dans le comportement de la personne.
Des ressources et des numéros pour vous aider
Si vous ou une personne de votre entourage traversez une période difficile, sachez que du soutien est accessible gratuitement et en tout temps, partout au Québec.
Par téléphone
- Le 1-866-APPELLE (277-3553), une ligne d’intervention accessible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7
- Le 911 en cas de danger immédiat
Par texto
- Le 535353, un service de clavardage offert partout au Québec
En ligne
- Le suicide.ca, regroupant plusieurs ressources de soutien
- L’Association québécoise de prévention du suicide (AQPS)
En personne
- Les centres de crise régionaux pour un soutien immédiat
- Les centres locaux de services communautaires (CLSC) et les professionnel(le)s de la santé de votre région
- Les organismes communautaires spécialisés en santé mentale
Comment prévenir les idées noires au quotidien?
De bonnes habitudes de vie contribuent à protéger la santé mentale et à réduire le risque de détresse, jouant ainsi un rôle clé dans la prévention du suicide sur une base quotidienne.
Voici quelques pratiques essentielles pour favoriser le mieux-être :
- Maintenir une routine de sommeil régulière pour stabiliser l’humeur
- Pratiquer une activité physique, même modérée, au moins trois fois par semaine
- Entretenir des liens sociaux et éviter l’isolement
- Adopter une alimentation équilibrée qui soutient le fonctionnement cérébral
- Apprendre des techniques de gestion du stress, comme la méditation
- Limiter sa consommation d’alcool et de drogues qui peuvent amplifier les idées noires
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’activité physique régulière peut réduire jusqu’à 30 % les symptômes d’anxiété et de dépression, diminuant ainsi le risque d’idées suicidaires. Les recherches montrent aussi que maintenir un cercle social actif est un facteur protecteur clé contre le risque suicidaire.
Brisons les mythes et les préjugés sur le suicide
Même si la santé mentale est aujourd’hui mieux comprise, il existe encore plusieurs fausses croyances sur le suicide qui peuvent freiner la prévention et renforcer la stigmatisation.
Voici quelques exemples d’idées reçues à déconstruire :
- « Parler du suicide, ça donne des idées. » – Aborder le suicide n’incite pas à passer à l’acte, bien au contraire!
- « Les personnes qui parlent de suicide ne passent jamais à l’acte. » – En réalité, la majorité des personnes qui se suicident avaient exprimé leur détresse ou laissé des indices, parfois de façon indirecte.
- « Le suicide survient sans signe avant-coureur. » – Il y a souvent des signaux, même subtils, comme l’isolement, des changements d’humeur ou des propos liés au désespoir.
- « Une tentative de suicide, c’est juste un appel à l’aide. » – Toute tentative de suicide doit être prise au sérieux : le risque de récidive est bien réel et nécessite un soutien approprié.
Briser les mythes et les préjugés sur le suicide contribue à créer un climat de confiance où les personnes en détresse peuvent s’exprimer sans crainte d’être jugées.
Quels sont les traitements et approches thérapeutiques possibles?
La prise en charge de la détresse suicidaire repose sur plusieurs approches complémentaires adaptées à chaque personne.
- La psychothérapie individuelle ou de groupe : elle offre un espace sécuritaire pour explorer les pensées difficiles et développer des stratégies d’adaptation face aux idées suicidaires. Elle permet de comprendre les sources de la détresse et de construire progressivement des mécanismes de résilience.
- Les thérapies cognitivo-comportementales : elles visent à modifier les schémas de pensée négatifs qui entretiennent la souffrance. En travaillant sur les croyances, les comportements et les réactions émotionnelles, elles aident la personne à adopter des façons de penser plus constructives et à renforcer ses habiletés de gestion des difficultés.
- Les groupes de soutien : ils favorisent l’entraide et le partage d’expériences avec d’autres personnes traversant des épreuves similaires. Ce sentiment d’appartenance et de compréhension mutuelle peut briser l’isolement et offrir un appui précieux au quotidien.
- La médication : prescrite par un médecin, elle peut contribuer à réduire les symptômes liés à la dépression, à l’anxiété ou à d’autres troubles qui augmentent le risque suicidaire. Elle est souvent utilisée en complément d’une psychothérapie pour maximiser les bienfaits.
- Un suivi combiné psychologue-médecin : cette approche intégrée permet d’agir à la fois sur les aspects psychologiques et médicaux de la détresse. En travaillant de concert, les professionnel(le)s de la santé offrent un soutien global qui favorise une meilleure continuité des soins et un accompagnement plus personnalisé.
- Des services spécialisés en psychiatrie : ils s’adressent aux situations plus complexes, lorsque la personne présente un risque élevé ou des troubles de santé mentale sévères. Ces services assurent une prise en charge intensive et adaptée, souvent dans un cadre hospitalier ou spécialisé.
La médication : quand et comment?
La médication peut être une composante importante du traitement de la détresse suicidaire, particulièrement lorsqu’elle est liée à une dépression majeure, à un trouble anxieux ou à d’autres problématiques de santé mentale. Elle permet de réduire certains symptômes qui amplifient la souffrance et de soutenir la personne dans son rétablissement.
Un suivi médical régulier est toutefois essentiel pour ajuster la posologie et évaluer l’efficacité du traitement. Les effets secondaires doivent également être surveillés de près et discutés avec votre médecin ou votre pharmacien(ne) pour assurer une prise en charge sécuritaire et adaptée.
Parmi les types de médicaments couramment prescrits, on retrouve :
- les antidépresseurs, pour réguler l’humeur et traiter les symptômes de la dépression;
- les anxiolytiques, pour diminuer l’anxiété et l’agitation;
- les stabilisateurs de l’humeur, notamment pour les troubles bipolaires;
- les antipsychotiques, utilisés lorsque la détresse est associée à des troubles psychotiques.
Un engagement collectif pour prévenir le suicide
La prévention du suicide est une responsabilité partagée et repose avant tout sur le dialogue, l’écoute et la bienveillance. En reconnaissant les signes de détresse, en encourageant l’adoption de saines habitudes de vie et en connaissant les ressources disponibles, chaque personne peut jouer un rôle concret pour prévenir le suicide.
Les approches thérapeutiques, qu’il s’agisse de psychothérapie, de médication ou d’un suivi combiné, offrent des solutions efficaces et adaptées aux besoins de chaque personne. Par leur proximité et leur expertise, les pharmaciennes et pharmaciens occupent aussi une place de premier plan pour informer, rassurer et orienter vers les bons services.
En brisant le silence et en ouvrant la discussion, nous contribuons collectivement à bâtir une société où demander de l’aide devient naturel, valorisé et accessible pour tout le monde. Ensemble, nous avons le pouvoir de réduire la stigmatisation, de soutenir les personnes en souffrance et de sauver des vies.
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Dernière mise à jour le 4 novembre 2025
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