La dépendance aux opioïdes a causé l'émoi au pays au cours des dernières années. Bien qu'il soit normal d'être préoccupé ou apeuré par cette crise de santé publique, il importe aussi de démystifier la dépendance aux opioïdes afin de mieux la comprendre. Ça peut même sauver des vies! Voici quelques mythes et réalités pour faire le point.

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La tolérance aux opioïdes et la dépendance aux opioïdes, c'est la même chose
MYTHE.
Lors d’une prise prolongée d’un narcotique, il est possible de développer une tolérance à son effet bénéfique. Vous pouvez alors être tenté de prendre des doses plus élevées et plus fréquemment pour avoir le même effet antidouleur qu’en début de traitement. Grâce à cette tolérance, il est aussi possible de moins ressentir certains effets secondaires qu’au départ, comme les nausées ou les étourdissements.
De même, lorsque vous souhaitez cesser le traitement, il est possible que vous deviez diminuer la dose graduellement pour éviter les symptômes de sevrage au cas où une dépendance physique se serait installée. Ces phénomènes de tolérance et de dépendance physique sont prévisibles et normaux lors de la prise d’un opioïde.
Cependant, en raison du sentiment d’euphorie ou du « high » que procurent parfois les opioïdes, ils peuvent entraîner un problème de consommation chez certains utilisateurs. Il s’agit d’un phénomène bien distinct qui peut être provoqué par les opiacés d’ordonnance et par ceux du marché noir. Cette dépendance psychologique entraîne des désirs incontrôlables de consommer (plus communément appelés « cravings »), ce qui cause une perte de contrôle de la consommation et une hausse des risques de surdoses. Cette dépendance peut se manifester après une période d’usage de l’opioïde qui varie grandement d’une personne à l’autre.
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Le risque de développer une dépendance aux opioïdes est le même pour tous les utilisateurs de narcotiques
MYTHE.
La prédisposition à développer une dépendance aux opioïdes ou à d'autres substances varie considérablement selon les individus. Il existe plusieurs facteurs qui peuvent influencer cette dépendance. Parmi eux, on retrouve notamment :
- des antécédents personnels d’abus de substances;
- des antécédents personnels d'abus de substances;
- des problèmes de santé mentale, comme une dépression, un stress post-traumatique, ou des troubles anxieux;
- un passé carcéral;
- l’usage d’une dose élevée d’opioïde;
- l’usage chronique d’un opioïde.
Vous êtes incertain quant à votre risque de développer une dépendance? Consultez un professionnel de la santé!
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Il existe des signes pour reconnaître le niveau de dépendance aux opioïdes d'une personne
RÉALITÉ.
Les personnes qui consomment un opiacé adoptent parfois certains comportements qui permettent d'évaluer leur degré de dépendance. Il importe donc de demeurer vigilant et de surveiller certains signes. De cette façon, il est plus facile de déceler et de prévenir de potentiels problèmes de dépendance.
Voici quelques exemples de signes qu'une personne est peut-être aux prises avec une dépendance aux opioïdes :
- Elle consomme plus de comprimés qu'envisagé au départ, et pour une plus longue période que prévu.
- Elle souhaiterait réduire sa consommation, mais en est incapable.
- Elle passe beaucoup de temps à essayer d'obtenir son opioïde, à le prendre pour ressentir l'euphorie, puis à se remettre de son « high ».
- Elle éprouve un désir irrépressible ou ressent un sentiment d’urgence pour consommer.
- Elle s'absente souvent du travail ou de l'école et ne remplit pas ses responsabilités, et ce, en raison de sa consommation.
- Elle continue de consommer même si sa surconsommation d'opioïdes affecte ses relations.
- Elle consomme même lorsque cela comporte des risques pour la sécurité (par exemple, en conduisant ou en prenant soin d’un jeune enfant).
- Elle a des symptômes de sevrage lorsqu'elle arrête de consommer (tristesse, dépression, nausées, douleurs musculaires, diarrhée, bâillements, insomnie, etc.).
Si vous vous êtes reconnu ou que vous avez reconnu un proche dans un ou plusieurs des éléments nommés ci-haut, n'hésitez pas à aller chercher de l'aide.
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La dépendance aux opioïdes peut être traitée
RÉALITÉ.
Aucun utilisateur de narcotiques n'est à l'abri de développer une dépendance aux opioïdes. Heureusement, il existe un traitement pour aider les gens qui n'arrivent plus à s'arrêter. Ce traitement est divisé en trois piliers.
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La médication
Le médecin peut prescrire des médicaments comme la méthadone ou la buprénorphine/naloxone pour empêcher l'apparition de symptômes de sevrage et pour diminuer les envies irrépressibles de consommer. Lorsqu'ils sont prescrits par un médecin et utilisés de la bonne façon, ces médicaments s'avèrent efficaces et sécuritaires. De plus, ils soulagent la douleur et ne provoquent pas d'effets euphorisants.
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L'accompagnement psychosocial en dépendance
Les personnes aux prises avec une dépendance à un narcotique ont besoin d'écoute, d'empathie, de soutien et d'accompagnement pour s'en sortir. Les consultations psychosociales les aident souvent à mieux comprendre leur problème de dépendance et à exclure la consommation d'opioïdes de leur quotidien.
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Les groupes de soutien
Finalement, les groupes de soutien comme celui des Narcotiques Anonymes permettent aux gens qui en ont besoin de partager leur expérience sans être jugés, avec des personnes qui vivent une situation similaire à la leur. Ils puisent là une source d’écoute, de réconfort et d’inspiration qui les aident à changer leur vie.
Nous sommes là pour vous aider
Bon nombre d'utilisateurs d'opiacés ont peur de développer une dépendance psychologique au produit. Bien que de telles craintes soient légitimes, sachez que les risques de devenir dépendant demeurent faibles et qu'il existe de nombreuses ressources d'aide en cas de besoin.
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